S4-ep4 : Dans le coeur des Écrins

Le Valgaudemar est une vallée au cœur du massif des Écrins. On y accède par l’ouest. Pour cela il faut laisser le Devoluy derrière soi, l’Obiou sera pour une prochaine aventure. Le « Valgo » comme disent les locaux est à la fois sauvage, minéral et challenging. Tout se mérite là-bas.

En étudiant de près la carte IGN du massif des Écrins pour préparer le trip, je me suis rendu compte que ce massif est taillé pour l’alpi plutôt que pour la randonnée. Chaque refuge est une étape pour quelque chose de plus grand derrière. Ce n’est pas évident de préparer une boucle de 3 jours, les itinéraires sont peu nombreux. Il y a la Bérarde qui m’envoie des signaux depuis un moment et il y a le Valgo qui me fait du pied aussi. C’était il y a 25 ans ma première nuit dans un combi VW vers la Chapelle-en-Valgaudemar. Allez on va aller raviver des souvenirs cet été, direction le Valgo pour un
circuit en forme de 8.

8_ps

Première étape : Le refuge du Pigeonnier (+1075m, -240m, 10km)

Climat sec pour dénivelé sec… Je n’ai pas la caisse aujourd’hui, je lutte un peu contre les éléments. La fatigue, la route, le fait d’attaquer une rando à midi. Je n’ai pas mes repères mais nous n’avons pas le choix, nous devons gravir cette imposante muraille pour accéder à notre Pigeonnier.

Des marmottes à foison… Beaucoup de petites marmottes et pas une seule bien en chair. Cela nous interroge et alimentera une bonne partie de nos discussions pendant la montée car à cette période elles sont censées commencer à faire des réserves pour l’hiver. Mes souvenirs de préparation du proba me ramènent à l’esprit que la période de gestation des marmottes est super courte : 35 jours. Du coup nous avons sous les yeux tous les petits nés il y a seulement quelques mois. Les parents doivent faire des réserves, nous les verrons deux jours plus tard, tous dodus mais courant comme des marmottes préparant l’UTMB.

Varappe en traversée… à 2500m d’altitude nous allons longer tout le cirque glaciaire du Gioberney. Il ne reste aucun glacier à cet endroit, uniquement d’immenses pierriers, couloirs et arêtes. Le sentier commence à devenir aérien, avec nos gros sacs le challenge est bien présent, le kif aussi pour le coup. Chloé ? Tu ne parles plus ?

Arrivés au Pigeonnier vers 17h, nous savourons une bonne bière sur la terrasse en admirant la vue, notamment le glacier des Rouies au-dessus de nous. La déconnexion peut commencer et notamment celle de la chaise longue sur laquelle je m’assois 😉

 

Deuxième étape : Le refuge de Vallonpierre (+1230m, -1360m, 19km)

Mais quelle nuit… Il était temps que je dorme vraiment et longtemps. Nous nous levons à 6h57 pour prendre le petit dej à 7h… On est large !!! Il ne reste que les randonneurs. Les alpinistes ont pu profiter des petits dejs de 4h et 6h, ils sont déjà loin. Le glacier des Rouies commence à prendre les premiers rayons de soleil pendant que nous terminons notre petit dej, il fait grand beau aujourd’hui. Nous apercevons au loin notre objectif. Nous devons redescendre dans la vallée pour remonter en face presque à la même altitude. On fait nos sacs, on enfile nos chaussures de marche, on sort les bâtons et « Allez zou… » comme je dis souvent.

La descente en traversée est magnifique, on longe le lac du Lauzon et on rejoint le Chalet Hôtel du Gioberney. L’ambiance est à la course de vélo et au trail en bas, il y a beaucoup plus de monde qu’à 2500m. On profite d’un petit café en terrasse et nous repartons en direction du Vallonpierre. Il fait chaud à la mi-journée, comme hier et nous n’avons pas d’arbres sur notre itinéraire pour nous abriter.

On remonte tranquillement la Séveraisse, le torrent qui descend en face de nous et qui nous donne un peu de fraicheur. C’est sur son flanc que nous ferons notre pause de midi en profitant d’une séance de cryo pour les jambes… Put… que c’est froid mais que ça fait du bien !!!

Le crux est devant nous : 600m de déniv continu en lacets jusqu’au plateau de Vallonpierre. On se câle un rythme, on estime naïvement le nombre de virages restants et nous nous retrouvons en début d’aprem au refuge de Vallonpierre. Encore un spot magnifique au pied du Sirac cette fois et toujours avec un petit lac à ses côtés.

Nous nous délestons de nos gros sacs et poussons jusqu’au Col de Vallonpierre car nous devinons un balcon sur d’autres montagnes depuis là-haut… Depuis la lune. Quelle ambiance. J’ai l’impression de retrouver l’univers minéral du Thabor mais avec la vue en plus cette fois.

Cette grosse journée se termine autour de bonnes lasagnes en discutant avec un couple qui emmenait leurs filles en baptême de nuit en refuge. Le soleil se couche sur le Sirac. Nous nous couchons… Rapidement, plus de son, plus d’image… Comme d’hab !!!

 

Troisième étape : La mission du lunch au Chalet Hôtel du Gioberney (+555m, -1260m, 16km)

Devine quel temps il fait dehors ? T’inquiète je sais 😉 On repart sous le soleil pour notre dernière étape. Aujourd’hui l’itinéraire sera choisi au fil de notre avancement car plusieurs options s’offrent à nous. Nous choisirons la plus longue ce qui nous vaudra une arrivée just in time pour déjeuner à Gioberney.

Le sentier en traversée jusqu’à Chabournéou est tout simplement magnifique. Il faut mettre les mains par endroit, on adore ce genre de terrain en balcon avec des passages techniques sous les derniers névés. Toujours aucun bouquetin à l’horizon. Je réalise soudain la chance que j’ai de pouvoir en voir quand je veux dans les Aravis et les Bornes. Il n’y en a pas partout dans les Alpes. Un petit café à Chabournéou et nous repartons direction la cabane du Pis.

Le sentier me rappelle les balcons de Chamonix, nous surplombons toute la vallée en étant au premier rang pour regarder les sommets environnants, et toujours ce beau glacier des Rouies. Mes envies de progresser en alpi me reprennent pour pouvoir aller plus haut… Next year ? A la cabane du Pis nous validons l’itinéraire long qui nous fera rejoindre le vallon du Gioberney, nous pouvons tenter un lunch à 13h30. Nous avalerons les derniers dénivelés de manière soutenue car je sens que nous serons short timing pour espérer manger. Ce sera le cas, on ne servira plus de repas après nous… We dit it !!! « Tu vas pouvoir reposer ton genou Chloé, qu’est-ce que tu bois ? »

 

#France #Trekking #Massif des Écrins

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